Après deux années d’activité, l’incubateur UVI2A, piloté par l’Institut Togolais de Recherche Agricole (ITRA), a présenté un bilan détaillé de ses réalisations et de ses défis aux chercheurs, innovateurs et entrepreneurs.
Lors d’un atelier tenu jeudi à l’Université de Lomé, consacré à la capitalisation des acquis de l’Unité de Valorisation des Innovations Agricoles et Agroalimentaires, le projet a partagé ses résultats. Cette évaluation exhaustive vise à identifier de nouvelles opportunités de collaboration pour maximiser l’impact des initiatives de l’incubateur.
L’incubateur UVI2A a été créé avec pour mission de favoriser l’émergence de startups agricoles et de contribuer à la réduction de la pauvreté par l’insertion socio-professionnelle des jeunes diplômés. Initialement, l’objectif était de sélectionner et de former 30 bénéficiaires, dont 12 femmes, dans les secteurs agricoles et agroalimentaires, en les dotant de compétences en création et gestion d’entreprises, gestion de la propriété intellectuelle et valorisation économique des résultats de recherche.
Les cibles incluaient également le brevetage de 20 technologies innovantes, dont 8 détenues par des femmes, et l’accompagnement de 10 bénéficiaires (dont 5 femmes) dans la création ou le renforcement de leurs entreprises, grâce à un fonds d’amorçage.
« Sur les 30 bénéficiaires du projet, 17 se concentrent sur l’amélioration des procédés agro-alimentaires locaux, 2 sur l’innovation dans la production de bio-pesticides, 3 sur des techniques novatrices de compostage et de transformation de produits pour leur utilisation comme fertilisants, et 8 sur des procédés technologiques divers », a déclaré Dr. Kokou Voemesse, coordinateur du projet UVI2A.
En termes de résultats, les bénéficiaires ont élaboré 28 plans d’affaires, dont 9 destinés à des femmes. De plus, 22 mémoires de demandes de brevet, dont 3 détenus par des femmes, ont été soumis à l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI). Néanmoins, les résultats de ces brevets sont toujours en attente, et l’équipe de projet suit de près ces dossiers pour atteindre les objectifs fixés.
Dr. Voemesse a également souligné qu’une entreprise a été formalisée et une marque protégée, démontrant l’efficacité du soutien apporté aux bénéficiaires.
Cependant, le projet a rencontré plusieurs défis au cours de ces deux ans. Le manque de moyens pour financer certaines formations, comme le marketing de marque, ainsi que les difficultés à trouver des fonds pour les plans d’affaires des bénéficiaires, ont été particulièrement notables. De plus, les innovateurs ont eu du mal à rédiger les mémoires de demande de brevet en raison d’un manque d’informations sur les processus de brevetage.
« Pour garantir la continuité des actions de l’incubateur, il est crucial d’améliorer les modules de formation en y intégrant des éléments spécifiques au secteur agroalimentaire. Une révision des leçons apprises à chaque étape du projet est nécessaire, tout comme l’implication d’experts dans la rédaction des mémoires de demande de brevet », a suggéré le coordonnateur.
L’incubateur UVI2A, dirigé par l’ITRA, bénéficie du soutien de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et est financé par le Fonds ACP pour l’Innovation, une composante du Programme de Recherche et d’Innovation de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), avec la contribution financière de l’Union européenne.
