Afrique

Opinion : Qu’est-ce que la CEDEAO n’a pas pu faire que l’AES pourrait faire ?

La fracture des trois pays à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso pour créer l’Alliance des États du Sahel (AES) ne laisse personne indifférent. Malgré les tentatives de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de retenir ses derniers. l’AES semble tracer son chemin avec des perspectives autres. Alors l’on est en droit de se poser humblement cette question : « Qu’est-ce que la CEDEAO n’a pas pu faire que l’AES pourrait faire ? ». Ou encore, s’il est vrai que c’est ensemble qu’on est plus fort, alors que pourra faire concrètement 3 pays ensemble qu’ils n’ont pas pu faire dans un espace économique plus grand et plus puissant ?

La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest en abrégé CEDEAO est née le 28 Mai 1975. Cette structure qui était la bienvenue était destinée à coordonner les actions des pays d’Afrique de l’Ouest. Son but est de promouvoir la coopération et l’intégration sous-régionale avec l’objectif de créer une union économique et monétaire ouest africain. Ce qui fut fait. En 1990, la CEDEAO a étendu son pouvoir au maintien de la stabilité régionale avec la création de l’Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group, groupe militaire d’intervention qui devient permanent en 1999. Alors qu’elle s’apprête à fêter ses 50 ans d’existence, on pourra dire qu’elle a eu des hauts et des bas mais reste la seule alternative fiable dans la sous région avec de puissants tentacules. Elle est parvenue à éviter certaines crises majeures et assurer une intégration acceptable enviée par d’autres organisations sous-régionales en Afrique. Il est donc important de savoir sauvegarder ces acquis et de chercher à mieux faire. Ce qui visiblement certains membres ayant des agendas propres à eux n’ont pas voulu entendre.

En effet, sous couvert d’un panafricanisme 2.0 qui bat son plein et qui jette son dévolu sur les faiblesses de la CEDEAO, les trois pays Mali, Niger et Burkina Faso, ont créé l’AES avec pour ambition de faire mieux que leur mère CEDEAO. Alors que dans une famille africaine, s’asseoir et discuter en présence des sages est la meilleure chose à faire en cas de conflit ou d’incompréhension. l’AES nouveau né, se veut le contre poids de la CEDEAO. Avec pour ambition de combattre le terrorisme. Et l’on se demande si les forces combinées de tous les membres de la CEDEAO n’auraient pas été la meilleure solution. La force militaire de trois pays peut-elle être plus grande que celle de 12 pays ? Déjà que ces 3 pays de l’AES n’ont pas le meilleur effectif militaire de la zone. Au-delà de l’aspect économique qui pèse sur ces pays, il y a le volet de l’intégration internationale qui vient s’ajouter. Car, toute guerre de nos jours a dépassé le corps à corps et a pris des tournures de discussions et négociations internationales afin de parvenir à une paix durable.

Pour certains, le seul objectif des actuels dirigeants de l’AES est de s’éterniser au pouvoir et de créer des régimes dictatoriaux militarisés avec le prétexte de combattre l’impérialisme et le terrorisme. Est-ce vrai ? Il faut toujours accorder le bénéfice du doute. Même si les jalons déjà posés ne rassurent pas encore.

Si l’AES reproche à la CEDEAO d’être sous influence de puissances extérieures, nous remarquons bien qu’elle ne fait pas mieux que sa mère. Car, elle aussi est sous influence de puissances telles que la Russie, la Turquie. Le débat serait alors au niveau du choix du maître ? Ou bien de la recherche de véritables solutions pour développer les Etats ouest africain ?

Notre question de départ demeure donc. « Qu’est-ce que la CEDEAO n’a pas pu faire que l’AES pourra faire ? ». A cette question on peut se lancer et dire rien. Car sur le plan politique, nous assistons à la confiscation de tout pouvoir. L’opposition, la presse et la société civile muselée. Des armées pas très bien équipées, une économie chancelante, la culte de la personnalité qui reprend ses lettres de noblesse. Alors plutôt que de se leurrer, n’aurait-il pas été mieux de poser un véritable diagnostic de la CEDEAO au sein du groupe et de trouver ensemble des solutions idoines ? Quoi qu’il en soit, l’histoire est là pour situer chacun.

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