En 2022, parmi les nations membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), trois pays se démarquent en allouant les plus grandes proportions de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires. Cette tendance peut être expliquée par le contexte sécuritaire, particulièrement le terrorisme, auquel sont confrontés ces pays, influençant ainsi leur investissement dans les opérations militaires.
En termes de pourcentage du PIB consacré aux dépenses militaires, le Togo, le Burkina Faso et le Mali se démarquent au sein de la CEDEAO. Le Togo, en particulier, occupe la première place en Afrique en 2022, selon un rapport officiel du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), qui souligne que ce pays a alloué 5,44% de son PIB pour satisfaire les besoins de son armée. Cette mesure est d’autant plus remarquable qu’elle place le Togo au quatrième rang mondial en la matière.
Le Togo, bien que relativement moins touché par les attaques terroristes que d’autres nations de la région, a subi des pertes en mai 2022 lorsqu’une attaque djihadiste a coûté la vie à huit soldats et blessé treize autres dans le nord du pays, près de la frontière avec le Burkina Faso. L’année suivante, en novembre, l’armée togolaise a repoussé une attaque contre un poste avancé dans la même région sans subir de pertes.
Selon les experts en sécurité, certains groupes terroristes cherchent à élargir leur présence aux États côtiers comme le Togo, pour obtenir un accès stratégique à la mer. Bien que le Togo subisse toujours une pression terroriste, il a choisi de ne plus communiquer publiquement sur les opérations de son armée en ligne contre cette menace. En 2022, le pays a renforcé sa sécurité en recrutant 1 300 nouveaux soldats, avec des plans pour recruter un nombre similaire cette année. Ces mesures pourraient expliquer la proportion élevée de dépenses militaires par rapport à son PIB.
Dans la région de la CEDEAO, le Burkina Faso, placé en deuxième position après le Togo et quatrième au niveau africain, a alloué 3,09% de son PIB aux dépenses militaires en 2022. Le Burkina Faso est l’un des principaux foyers du terrorisme dans la région.
Le Mali occupe la huitième place au niveau africain et la troisième place au sein de la CEDEAO en termes de dépenses militaires en pourcentage du PIB, avec 2,83% consacrés à cet effet en 2022. Le Mali est le pays le plus touché par le phénomène djihadiste dans la région, avec des activités terroristes ciblant régulièrement des civils, les forces armées maliennes, les troupes de maintien de la paix internationale et les forces militaires internationales.
Les gouvernements de ces pays s’efforcent de renforcer leurs forces de sécurité nationales en intensifiant les recrutements, les formations et les équipements, en réponse à la menace terroriste persistante. Ces dépenses militaires élevées en pourcentage du PIB reflètent leur engagement à garantir la sécurité de leurs citoyens dans un contexte de défis sécuritaires accrus. Cependant, pour assurer une stabilité à long terme, ces efforts doivent être complétés par des initiatives visant à favoriser la paix, la coopération régionale et le développement économique.
By Othniel
