Alors que le gouvernement des putschistes cherche à trouver un plan B avec le Tchad pour le transport de son pétrole, en raison des tensions avec le Bénin de Patrice Talon, alors que la situation économique et sociale est au plus bas et attend comme une bouée de sauvetage, une assistance respiratoire l’exploitation du pétrole pour relancer la croissance dans une certaine mesure, parce que la misère monte à grande vitesse dans le pays, parce qu’une partie considérable de la jeunesse désœuvrée du pays est emportée par une fulgurante montée de la consommation de la drogue, les statistiques de l’année 2023 recueillies au niveau de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) faisant ressortir environ 77,52 kg de résines de cannabis, 10,76 tonnes d’herbes de cannabis et 61,63 kg de cocaïne : un record, au Niger, en effet, dans un communiqué publié ce lundi 17 juin 2024, le Front Patriotique de Libération (FPL) a menacé de s’attaquer aux infrastructures du pipeline.
Aussi, dans la nuit du 16 juin 2024, le Front Patriotique de Libération-FPL a saboté une section importante du pipeline en guise de premier avertissement à la junte de Niamey, indique ledit communiqué. Cela est forcément une mauvaise nouvelle pour Tiani et son gouvernement, embourbés dans les pires difficultés.
Depuis plusieurs mois, le FPL intensifie ses actions contre le gouvernement nigérien. Selon les membres de ce groupe, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) s’approprie le pétrole brut nigérien à des fins personnelles et avec la complicité des Chinois d’une part, et d’autre part avec les vues très intéressées de la Russie, qui ne cherche qu’une chose : mettre la main, les deux mains sur les richesses minières de l’Afrique.
Ainsi, le FPL se positionne comme le défenseur du peuple nigérien, visant à empêcher le CNSP de profiter de la manne pétrolière.
En effet, le FPL a réitéré sa principale revendication : l’annulation de l’avance de 400 millions de dollars promise au CNSP, menaçant de paralyser toutes les installations pétrolières si leur demande n’est pas satisfaite. Par ailleurs, le groupe a conseillé aux usagers d’éviter les tronçons N’guigmi-Koulele et Zinder-Jaouro pour « leur propre sécurité ». Pour l’instant, le gouvernement d’Abdourahamane Tiani n’a pas encore réagi à cette menace qui plane sur l’exploitation du pétrole au Niger. Pendant ce temps-là, la plus haute cour du Niger ordonne la levée de l’immunité du président déchu Mohamed Bazoum renversé par un coup d’État en juillet 2023. Cela ouvre la voie à son procès totalement inique alors qu’il est toujours illégalement détenu par le régime militaire.
Les putschistes au pouvoir semblent avoir oublié, contrairement à ce qu’ils affirment au peuple nigérien, que la priorité des priorités, c’est le mieux être des populations dans tous les secteurs d’activités et sur tous les plans qui les touchent directement dans leur vie quotidienne : la sécurité, l’eau, l’électricité, la lutte contre l’inflation, la santé etc. Et non pas l’organisation d’un procès arbitraire et se maintenir illégalement au pouvoir en refusant d’organiser des élections libres et transparentes afin de rendre le pouvoir aux civils.
Tiani est manifestement en train d’honorer ses engagements pris envers ses nouveaux maîtres : la Russie et la Chine. En effet, il vient de retirer autoritairement la licence d’exploitation d’un important gisement d’uranium à Orano, un groupe français pour le redonner aux Chinois. Ainsi va le Niger sous le règne des putschistes.
Shérif Baham