La junte au Mali a rompu en 2022 l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers Moscou.
Depuis, la junte au pouvoir et ses organismes de répression ont suspendu les médias français : France 24 et Radio France Internationale, pourtant très suivis au Mali. France 2 avait aussi été suspendue début 2024.
Les correspondants d’un certain nombre de médias étrangers ont été contraints au départ, à l’exil ou au silence faute de pouvoir travailler.
Il y a quelques jours, les autorités dominées du Mali ont décidé de suspendre la chaîne française d’information LCI pendant deux mois pour de fausses accusations d’exactions contre les forces armées maliennes et leurs partenaires russes, et autres propos de dénigrement et affirmations gratuites.
En conséquence les services de la télévision LCI sont retirés des bouquets de tous les distributeurs de services de radiodiffusion sonore ou télévisuelle autorisés au Mali pour une période de deux mois à compter du 23 août 2024, a déclaré samedi 24 août la haute autorité de la communication (HAC) malienne.
Ce fait, le plus récent, participe à ce qu’on peut appeler une chasse aux sorcières des médias occidentaux. Car le junte au pouvoir cherche par tous les moyens à museler l’information. Soit l’information est d’origine gouvernementale ou soutient le gouvernement, soit elle est d’une autre source, si tant est qu’elle se montre quelque peu objective ou critique, et il faut absolument la réduire au silence.
D’où cette politique de contrôle des médias et des réseaux sociaux qui diffusent sur le territoire malien leurs contenus. Il est interdit depuis de publier des informations des partis politiques, des associations à caractère politique. C’est une véritable chape de plomb qui règne sur les informations. Gare à celui qui se hasarderait à vouloir faire normalement, objectivement son boulot de journaliste. Le métier est donc en coupe réglée et particulièrement surveillé.
La junte, qui s’est conçu une nouvelle constitution de commodité personnelle, non contente de s’être maintenue arbitrairement au pouvoir, n’entend évidemment pas desserrer l’étau sur les libertés individuelles, sur la liberté d’expression. C’est ainsi et ce ne sera pas autrement.
La régulation des médias et son contrôle direct est de la plus haute importance pour la junte. Servir en cachette, loin des regards, loin des yeux un peu trop curieux des médias occidentaux est un préalable pour toute dictature digne de ce nom, N’est-ce pas?
Y DIALLO