Le Togo a réussi à se hisser parmi les nations africaines les plus avancées en cybersécurité grâce à des investissements stratégiques, une législation proactive, des infrastructures numériques robustes et une coopération internationale renforcée.
Désormais, le pays fait partie des 10 meilleures nations dans le domaine de la cybersécurité. Dans son rapport annuel 2024, dévoilé le 12 septembre 2024 par l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Global Cybersecurity Index (GCI) a propulsé le Togo au niveau Tier 2 – « Advancing », avec un score de 88,8 points.
Ce bond, comparé aux modestes 33 points obtenus lors de la dernière évaluation, souligne l’évolution rapide du pays en matière de cybersécurité. Pour comprendre comment le Togo en est arrivé là, il faut examiner les mesures concrètes adoptées par le pays au fil des ans.
Des réformes législatives et un cadre institutionnel robuste
Le Togo a su se doter d’un cadre juridique rigoureux pour faire face aux cybermenaces. Dès 2018, la loi sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité a été adoptée par l’Assemblée nationale. Cette loi, renforcée par la ratification de la Convention de Malabo en 2021, place le Togo parmi les pays leaders en matière de protection des données personnelles et de lutte contre la cybercriminalité. Grâce à cette loi, les cyberattaques sont non seulement détectées, mais également punies avec une efficacité accrue.
En parallèle, le gouvernement a mis sur pied l’Agence nationale de la cybersécurité (ANCy), qui veille à la protection des infrastructures critiques du pays. L’ANCy est également responsable de la coordination des réponses aux incidents informatiques, permettant au Togo d’être résilient face aux menaces en ligne. Les résultats obtenus sont impressionnants.
La Cyber Defense Africa (CDA), complice opérationnelle de la cybersécurité nationale aux côtés de l’ANCy, a répliqué avec vigueur à 17 669 incidents en 2022, dans le théâtre d’opérations numériques. En outre, en 2023, les analystes SOC (Security Operations Center) de la CDA ont traité 66 703 incidents de cybersécurité (ou anomalies), selon les statistiques fournies par l’ANCy.
Des infrastructures numériques de pointe
L’une des principales forces du Togo réside dans ses investissements massifs dans les infrastructures numériques. En mars 2022, le pays a été le premier en Afrique à accueillir le câble sous-marin Google Equiano, qui améliore significativement la connectivité Internet et la capacité de transfert de données. Ce câble constitue un atout précieux dans la lutte contre les cyberattaques en permettant une meilleure détection des intrusions et une réponse rapide aux incidents. Ce projet, combiné avec l’introduction commerciale de la 5G par Togocom en 2020, a positionné le pays comme un hub technologique en Afrique de l’Ouest.
Un autre facteur important du développement de la cybersécurité au Togo est la coopération internationale. En 2022, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA) a choisi le Togo pour héberger le premier centre africain de coordination et de recherche en cybersécurité. Ce centre, basé à Lomé, a pour mission de détecter, de surveiller et de partager les informations relatives aux menaces cybernétiques avec d’autres gouvernements africains et organismes de sécurité.
En 2024, le pays a dévoilé un plan quinquennal de cybersécurité (2024-2028), élaboré en partenariat avec des parties prenantes de l’industrie. Ce plan comporte 4axes majeurs, notamment la promotion d’une culture de la cybersécurité, la sécurisation des systèmes d’information vitaux, le renforcement des capacités de réponse aux incidents informatiques, et l’adoption d’outils juridiques contre la cybercriminalité.
Le classement du Togo dans le top 10 des meilleures nations africaines est le fruit de plusieurs années de travail acharné, d’investissements stratégiques et de partenariats internationaux.