Afrique

Quitter la CEDEAO pour l’AES : Un risque d’isolement et la perte d’un puissant espace économique

L’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est présentée comme une alternative à la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Pourtant, cette nouvelle organisation peine à rivaliser avec son aînée, bien plus ancrée et influente.

D’abord, la CEDEAO bénéficie d’une expérience de près de 50 ans, avec des institutions solides et un cadre juridique éprouvé. En comparaison, l’AES, créée récemment, doit encore poser les bases de son fonctionnement. De plus, l’organisation ouest-africaine rassemble 15 États, représentant un marché de plus de 400 millions d’habitants, alors que l’AES se limite à trois pays enclavés et économiquement vulnérables.

L’aspect financier est également un défi majeur. La CEDEAO tire l’essentiel de ses ressources des contributions de ses membres, garantissant ainsi son autonomie. L’AES, quant à elle, ne dispose pas encore d’un modèle économique viable, ce qui fragilise sa pérennité.

Sur le plan diplomatique, la CEDEAO bénéficie d’une reconnaissance internationale et d’un pouvoir de négociation qui lui permettent de peser sur la scène mondiale. L’AES, encore méconnue, peine à obtenir un soutien formel des grandes instances.

Enfin, en matière de sécurité, la CEDEAO s’appuie sur une force régionale opérationnelle, l’ECOMOG, qui a fait ses preuves lors de plusieurs crises. L’AES, bien que fondée sur une logique de défense commune, ne dispose pas encore d’une force structurée.

Si l’AES ambitionne de s’imposer, elle devra surmonter des défis majeurs pour espérer rivaliser avec la CEDEAO, qui demeure la véritable puissance régionale.

 

Othniel

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