
Le Togo s’apprête à accueillir une conférence africaine de haut niveau sur la dette publique, organisée sous l’égide du Département du développement économique, du tourisme, du commerce, de l’industrie et des minéraux (ETTIM) de la Commission de l’Union africaine. Cette rencontre continentale, prévue du 12 au 14 mai à l’hôtel 2 février de Lomé, s’annonce comme un moment charnière pour repenser les fondements de la gestion de la dette en Afrique.
Placée sous le thème : « Programme de gestion de la dette publique de l’Afrique : restaurer et préserver la viabilité de la dette », la conférence rassemblera des représentants des États membres de l’Union africaine, des décideurs politiques, des ministres des Finances, des gouverneurs de banques centrales, ainsi que des experts du FMI, de la Banque mondiale, de la BAD et d’organisations de la société civile. L’ambition est claire : construire une réponse africaine concertée à la crise de la dette qui frappe de nombreux pays du continent.

Dans un contexte de ralentissement économique mondial, d’inflation galopante et de coûts d’emprunt en hausse, l’Afrique est confrontée à une vulnérabilité croissante de sa dette. Pour de nombreux pays, les niveaux d’endettement atteignent des seuils critiques, mettant en péril les perspectives de développement durable.
La conférence de Lomé entend apporter des réponses concrètes : repenser les mécanismes de financement, encourager l’innovation financière, et surtout, réaffirmer la nécessité d’une réforme structurelle de l’architecture financière mondiale. L’un des objectifs phares sera l’élaboration d’une nouvelle position commune africaine sur ces réformes, dans le droit fil des engagements pris lors de la COP27 et des discussions du Sommet de Paris sur le financement.
Au-delà des diagnostics, l’événement vise à définir des principes directeurs pour une gestion saine et durable de la dette publique. Il s’agira de formuler des propositions concrètes de politiques publiques qui permettront aux États de restaurer la viabilité de leurs finances, sans compromettre leurs objectifs de croissance.
Lomé se veut ainsi le théâtre d’un renouveau stratégique. En réunissant toutes les parties prenantes, la conférence incarne une volonté de coordination régionale, de transparence accrue dans les emprunts souverains et d’accès équitable aux marchés de capitaux. Elle s’inscrit dans une dynamique de long terme pour garantir la résilience économique du continent face aux chocs globaux.
La tenue de cette conférence marque une étape essentielle vers une autonomisation financière de l’Afrique, capable de définir ses priorités, de mobiliser ses ressources internes et d’influencer les décisions globales. À travers cette initiative, l’Union africaine entend envoyer un message fort : celui d’un continent uni, tourné vers l’action, et prêt à prendre en main son avenir économique.