Lors d’une récente intervention sur New World TV, Séna Alipui, 2ᵉ vice-président de l’Union des forces du changement (UFC), a jeté un pavé dans la mare du paysage politique togolais. L’ancien député, connu pour son rôle dans l’adoption de la Constitution de la 5ᵉ République, a qualifié d’irréaliste l’idée de revenir à la Constitution de 1992. Selon lui, ce projet est une chimère : « Ceux qui prônent ce retour vous mènent en bateau. On ne peut pas ressusciter un cadavre », a-t-il déclaré avec verve, critiquant une stratégie qu’il estime dépassée.
Alipui a également pointé du doigt l’attitude d’une partie de l’opposition, qu’il accuse d’inertie. « La politique se fait dans l’arène. Certains ont passé une décennie sans jamais se confronter au suffrage populaire », a-t-il fustigé. Ce manque d’implication active, selon lui, affaiblit la crédibilité des figures politiques qui préfèrent les tribunes internationales à la lutte sur le terrain électoral.
Pour Alipui, les défis du Togo ne se résolvent pas avec des débats constitutionnels interminables, mais par des actions concrètes pour améliorer la vie des citoyens. « Le véritable problème aujourd’hui, c’est le coût de la vie », a-t-il rappelé, invitant les responsables politiques à recentrer leurs priorités sur les préoccupations quotidiennes des Togolais.
Cette prise de position audacieuse pourrait bousculer les lignes dans un contexte où l’opposition peine à proposer une stratégie unifiée face au régime en place. Avec cet appel à un engagement pragmatique et à une rupture avec le passé, Séna Alipui semble tracer un nouveau cap pour le débat politique au Togo. Reste à voir si son message saura fédérer des acteurs souvent divisés.
Othniel
