
Longtemps dépendant de l’extérieur pour couvrir ses besoins en électricité, le Togo accélère sa transition vers une production énergétique nationale plus robuste et durable. Grâce à des décisions stratégiques et à des investissements soutenus, le pays réduit progressivement sa dépendance et s’oriente vers un mix énergétique équilibré.
Des investissements stratégiques pour la souveraineté énergétique
Plusieurs projets structurants ont vu le jour pour renforcer la production nationale. Parmi eux, la centrale solaire Sheikh Mohamed Bin Zayed de Blitta, mise en service en 2021, ainsi que la centrale thermique Kékéli Efficient Power située à Lomé. En parallèle, le programme Cizo, lancé en 2017, favorise l’électrification rurale par l’énergie solaire, apportant ainsi de l’électricité aux localités les plus reculées.
Ces efforts combinés permettent aujourd’hui à la production nationale de couvrir une part croissante de la consommation intérieure, réduisant ainsi la dépendance du pays aux importations énergétiques.
Un mix énergétique ambitieux
L’objectif est clair : atteindre 100 % d’accès à l’électricité d’ici 2030, avec une part croissante d’énergies renouvelables. Le Togo mise sur un mix énergétique combinant l’énergie solaire, avec la construction de mini-centrales solaires en zones rurales, et l’énergie thermique, indispensable pour stabiliser l’approvisionnement en électricité, notamment en période de forte demande.
L’augmentation de la production permet au pays de limiter ses achats d’électricité à l’étranger, réduisant ainsi sa vulnérabilité face aux fluctuations des coûts et aux interruptions d’approvisionnement. Cette stratégie a un impact positif sur les consommateurs, avec une stabilisation du réseau et une baisse progressive des tarifs pour les entreprises et les ménages ruraux.
Des défis à relever
Malgré ces avancées, des défis subsistent. Le gouvernement estime que le pays a besoin de 320 MW en période de pointe en soirée, alors que la production nationale reste inférieure à 200 MW en raison de l’effacement des sources intermittentes. Le reste de l’électricité est donc importé du Ghana et du Nigéria.
Pour y remédier, le pays a adopté une stratégie de diversification des sources d’approvisionnement, avec plusieurs projets en cours :
Construction de nouvelles centrales hydroélectriques et à biomasse.
Extension des infrastructures de transport avec des lignes haute tension.
Développement d’unités de production fonctionnant au gaz naturel pour une meilleure autonomie.
Promotion des énergies renouvelables, notamment par des centrales solaires et des solutions de stockage d’énergie.
Parmi les projets à venir, figurent la construction d’une centrale thermique à cycle combiné de 250 MW, le barrage hydroélectrique de Tététou (60 MW), ainsi que le développement d’une plateforme de regazéification du gaz naturel liquéfié.
Vers une autonomie énergétique durable
Avec ces initiatives, le Togo pose les jalons d’une souveraineté énergétique renforcée. La combinaison d’une production locale accrue, d’une diversification des sources et d’une intégration progressive des énergies renouvelables place le pays sur une trajectoire solide vers l’autonomie énergétique. Une avancée qui bénéficiera tant aux acteurs économiques qu’aux citoyens, tout en contribuant à une transition écologique durable.
Othniel