Gouvernance économique

Secteur privé : quel Président pour redorer le blason de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo ?

Le dimanche 30 juin 2024, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCI-Togo) renouvelle ses instances dirigeantes à travers l’élection des élus nationaux et régionaux. Ces élections, attendues depuis longtemps, marquent la fin d’un processus de réforme engagé il y a plus de trois ans. Elles aboutiront à l’élection des 9 membres, dont le président de la chambre, et sont cruciales pour le secteur privé togolais, un secteur qui attend de ce renouveau une impulsion décisive pour relever les nombreux défis économiques du pays.

Pendant des années, la CCI-Togo a joué un rôle central dans le développement de nombreuses entreprises, travaillant de concert avec le gouvernement et les institutions pour trouver des solutions aux défis économiques. Cependant, ces dernières années, la chambre a été affaiblie par des conflits d’intérêts, réduisant son efficacité et son influence. Son rôle de moteur du développement économique, de l’internationalisation, de la formation et de la promotion du pays a été mis en question. Cela a amené l’État à mettre en place une délégation spéciale intérimaire pour doter la chambre de nouveaux textes.

Avec les nouveaux textes de la chambre, ces élections se distinguent par l’introduction des représentations régionales. La nouvelle délégation consulaire comptera 75 élus, dont 27 seront implantés dans les régions et 48 au niveau national. Cette innovation vise à garantir une représentation équilibrée et à favoriser une collaboration étroite avec les pouvoirs locaux, comme les maires et les préfets. L’objectif est de créer une chambre plus proche des réalités locales, capable de répondre efficacement aux besoins spécifiques de chaque région.

Pour atteindre cet objectif, il est impératif d’élire un président capable de redonner à l’institution son prestige et son dynamisme.

Le profil idéal du prochain Président de la CCI-Togo

La tâche qui attend le futur président de la CCI-Togo est colossale. Il devra non seulement protéger les intérêts des membres de la chambre, mais également veiller à ce que ses actions bénéficient à l’économie nationale et mondiale, contribuant ainsi aux objectifs de développement durable. En promouvant un système commercial plus ouvert et inclusif, il pourra aider à assurer la paix et la prospérité nationales.

Le prochain président de la CCI-Togo doit être une figure consensuelle, reconnue pour son parcours entrepreneurial et sa compréhension des enjeux économiques actuels. Il doit être en mesure de promouvoir l’activité économique et de renforcer la coopération entre les entreprises, tout en attirant les investissements nécessaires pour soutenir la croissance. Sa mission sera de faire de la chambre une référence incontournable pour le monde des affaires, tant au niveau national qu’international, en fournissant des services de qualité et en assurant une représentation efficace auprès des institutions publiques.

Il devra être capable d’entretenir des relations solides et constructives avec le pouvoir public. Il est essentiel qu’il travaille en étroite collaboration avec les autorités gouvernementales pour aligner les objectifs de la chambre avec les priorités nationales en matière de développement économique. Une bonne communication et une coopération stratégique avec le gouvernement permettront de créer un environnement favorable pour les entreprises et de promouvoir des politiques qui stimulent la croissance économique.

Il devra également être capable de jouer un rôle de médiateur entre le secteur privé et le gouvernement, en représentant les intérêts des entreprises auprès des autorités publiques. Cela inclut la participation active aux discussions sur les réformes économiques, la fiscalité, et les réglementations commerciales. En étant une voix forte et respectée pour le secteur privé, le président pourra influencer positivement les décisions politiques et assurer que les préoccupations des entreprises soient prises en compte.

Il devra également être capable de créer un environnement propice à l’autonomie et à la responsabilité, favorisant une culture d’entreprise agile et crédible. Dans un contexte commercial en constante évolution, le nouveau président devra fournir des lignes directrices pour faciliter les flux commerciaux, équilibrer les transactions transfrontalières et collaborer avec le gouvernement pour gérer les enjeux économiques de manière cohérente et collaborative.

Un autre aspect crucial pour le prochain président de la CCI-Togo est sa capacité à entretenir des relations étroites avec les grandes entreprises du pays. Ces entreprises jouent un rôle majeur dans l’économie nationale en termes d’emploi, d’investissement et d’innovation. Le président devra être à l’écoute de leurs besoins et de leurs préoccupations, et travailler activement à créer des conditions favorables à leur croissance et à leur compétitivité.

En étant proche des grandes entreprises, le président pourra également encourager des partenariats stratégiques et des initiatives conjointes qui bénéficieront à l’ensemble du secteur privé. Cette proximité permettra de mieux comprendre les défis auxquels ces entreprises sont confrontées et de proposer des solutions adaptées pour les surmonter. Il devra également veiller à ce que les grandes entreprises jouent un rôle de mentorat et de soutien pour les petites et moyennes entreprises, renforçant ainsi l’ensemble du tissu économique togolais.

Au vu de tous les éléments susmentionnés, il ressort que le prochain président de la CCI-Togo doit être en mesure de créer un cadre d’actions dynamique entre la CCI-TOGO, l’AGET, le PATRONAT et les Institutions gouvernementales pour le développement harmonieux du secteur privé au profit de toute la nation Togolaise.

Dès présent, il appartient aux électeurs de jouer leur partition.

 

@IKA

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