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Au Kenya, une cinquantaine de personnes meurent après avoir « jeûné jusqu’à la mort »

Les corps d’une cinquantaine de fidèles d’une secte ont été exhumés, dont 26 dimanche 23 avril, près de la ville côtière de Malindi, au Kenya.
Ils étaient membres de l’Église Internationale de Bonne Nouvelle.
Sous l’emprise de leur gourou présumé, ils se seraient laissés mourir de faim « pour rencontrer Jésus ».
Ils auraient jeûné sous ordre de leur chef « pour rencontrer Jésus ». 26 nouveaux corps ont été exhumés d’une forêt, dimanche 23 avril, dans l’est du Kenya, portant à plus de 50 le nombre de dépouilles découvertes depuis plus d’une semaine dans l’enquête sur la mort de fidèles appartenant à une secte. Dans un rapport, dont l’AFP a eu connaissance, la police locale avait dit avoir reçu des informations faisant état de personnes « mortes de faim sous prétexte de rencontrer Jésus après avoir subi un lavage de cerveau par un suspect, Makenzie Nthenge, pasteur de l’Église Internationale de Bonne Nouvelle ».

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Selon des médias locaux, le gourou présumé avait été arrêté et inculpé le mois dernier, après que deux enfants étaient morts de faim sous la garde de leurs parents. Il avait ensuite été libéré moyennant une caution de 100.000 shillings kenyans (environ 670 euros). Informés d’une possible fosse commune, après la découverte de quatre corps la semaine passée, dans la forêt de Shakahola, où la secte s’était établie, les autorités avaient décidé de procéder à des fouilles tout autour du périmètre.

« Un grand coup et un grand choc »
« Aujourd’hui, nous avons exhumé 26 corps, ce qui porte le nombre total à 47 » depuis vendredi 21 avril, a indiqué à l’AFP Charles Kamau, chef des enquêtes criminelles du sous-comté de Malindi, alors que les recherches se poursuivent pour retrouver d’autres corps ou d’éventuels survivants. « Nous appelons le gouvernement national à envoyer des troupes sur le terrain afin que nous puissions aller à l’intérieur (de la forêt) et secourir ces victimes qui sont en train de jeûner jusqu’à la mort », a réclamé Hussein Khalid, membre de Haki Africa, organisation qui a alerté la police sur les agissements de la secte.

« Suffisamment d’agents de sécurité ont été déployés et toute la forêt de près de 320 hectares est bouclée et déclarée scène de crime », a de son côté affirmé sur Twitter le ministre kényan de l’Intérieur, Kithure Kindiki, affirmant qu’il se rendra personnellement sur les lieux mardi. « C’est un grand coup et un grand choc pour notre pays », a commenté Sebastian Muteti, chargé de la protection de l’enfance pour le comté de Kilifi, affirmant qu’il s’agissait de « tueries de masse ».

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Par ailleurs, une fidèle a été retrouvée en vie dimanche par les autorités kényanes. Les yeux exorbités, elle a refusé de s’alimenter, avant d’être emmenée dans une ambulance. « Elle a absolument refusé de recevoir les premiers soins et elle a fermé résolument sa bouche, refusant d’être assistée, voulant continuer son jeûne jusqu’à la mort », a expliqué Hussein Khalid. Onze autres adeptes de la secte, sept hommes et quatre femmes âgés de 17 à 49 ans, ont été hospitalisés la semaine dernière, après avoir été secourus dans cette même forêt. Selon les médias locaux, six fidèles de Makenzie Nthenge, qui s’est rendu à la police le 15 avril, avant d’être placé en détention, ont également été arrêtés. L’affaire doit être examinée par la justice le 2 mai.

@IKA

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