L’économiste togolais Philippe Kokou Tchodié, Commissaire Général de l’Office togolais des recettes (OTR), est le candidat de l’Afrique pour le secrétariat général de l’Organisation mondiale des douanes (OMD). Fortement soutenu par le président de la république togolaise ; Faure Gnassingbé, l’actuel Président du Conseil du forum sur l’administration fiscale africaine (ATAF) a jusqu’au 24 juin 2023, date de l’élection au poste de secrétariat général de l’OMD prévue à Bruxelles en Belgique pour convaincre les pays membres de cette organisation pour être élu. En cas de victoire, il sera le premier Africain à occuper ce poste prestigieux. Lire dans ces visuels, la vision de Philippe Kokou Tchodié pour l’OMD.
Pour succéder au japonais Kunio Mikuriya à la tête de l’organisme intergouvernemental indépendant qui représente 98 % du commerce mondial, l’économiste togolais a jusqu’au 24 juin pour convaincre les 185 membres de l’institution qu’il vaut mieux que l’Américain Lan Saunders et l’Irakien Amer Suwaid, également en lice pour l’élection. Et devenir le premier Africain à occuper ce poste.
Commissaire général de l’Office togolais des recettes (OTR, une régie commune des impôts et de la douane créée en 2012 et opérationnelle en 2015) depuis février 2019, après en avoir été le Commissaire des services généraux, Kokou Philippe Tchodié est un économiste chevronné qui jouit d’une vingtaine d’années d’expérience.
Ce spécialiste en gestion des finances publiques et en mobilisation des ressources publiques possède des connaissances pointues en amélioration de la performance des organisations et institutions ou des programmes et projets.
Titulaire d’un doctorat obtenu à l’université Bourgogne Franche-Comté en France, après la soutenance de sa thèse sur le « changement de gouvernance et performances institutionnelles : cas des administrations fiscales et douanières au Togo », il fut directeur de la coopération au ministère de la Planification, ainsi qu’à celui des Affaires étrangères, puis expert-coordonnateur des programmes de la Banque africaine de développement (BAD) au bureau du Togo (2011-2014).
« Homme des grands défis », comme le surnomment ses proches collaborateurs, qui soulignent son sens d’ouverture, Kokou Philippe Tchodié laisse une empreinte de sa rigueur sur son passage et ses résultats font écho.
Autant de capacités réunies qui font de lui un candidat providentiel pour présider aux destinées de l’OMD. Portée par le président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, sa candidature fait l’objet d’une diplomatie de couloirs, loin des caméras, tant sur le plan africain, où la voie est libre, qu’au sein du Commonwealth, que Lomé a intégré le 25 juin 2022.
Numérisation, hausse des recettes…
À la tête de l’OTR, le Commissaire général a donné un coup de pouce à l’Institut de formation fiscale et douanière (IFFD-OTR), qui a accueilli une première promotion en septembre 2019, soit sept mois après sa prise de fonction.
L’établissement d’enseignement national à vocation internationale forme les cadres des régies financières, mais aussi des postulants externes – nationaux et étrangers, désireux de se qualifier dans les finances publiques. Des cadres nigériens, béninois et tchadiens sont déjà passés dans cette école, qui devrait accueillir aussi des Gabonais, après que l’Office a officialisé une convention avec la direction générale des impôts du pays le 8 mars dernier.
Au niveau de la mobilisation des ressources, l’OTR a toujours atteint son objectif. Entre 2019 et 2022, il a mobilisé chaque année davantage de recettes. Parties de 625 milliards de F CFA (960 millions d’euros), celles-ci ont atteint (après 655,2 milliards, puis 779,6 milliards) 864,7 milliards de F CFA. Et Kokou Tchodié entend, en 2023, réunir 912 milliards de F CFA pour le compte de l’État.
Outre la numérisation de tout le dispositif de dédouanement, du port de Lomé aux frontières en passant par les aéroports, le patron de l’OTR s’est personnellement impliqué dans la mise en service effective des postes juxtaposés de Noépé (à la frontière avec le Ghana, à 30 km de Lomé) et de Sanvee-Condji (à l’est, à la frontière avec le Bénin, à 50 Km de Lomé).
C’est dans ce schéma d’ouverture que Kokou Tchodié a été reconduit en novembre 2022 à la présidence du conseil d’administration de l’African Tax Administration Forum (Ataf) pour un second mandat. Premier francophone à hériter de ce poste, il a validé plusieurs nouvelles adhésions, dont la plus récente est celle du Soudan.
Son programme : Ma vision
« Ma vision pour l’OMD est de renforcer davantage le leadership de notre organisation commune au plan mondial pour des douanes dotées de frontières intelligentes, pour plus d’efficacité opérationnelle dans la durabilité et de coopérations internationales avantageuses.
Ambitions et Stratégies
Numérisation
Durabilité
Facilitation
Renforcement de capacités
Spécificités régionales
L’Organisation mondiale des douanes (OMD) joue un rôle crucial dans la facilitation du commerce international et dans la garantie de la sécurité de la chaîne mondiale d’approvisionnement. Au cours des prochaines années, l’action de l’OMD portera sur cinq (5) domaines prioritaires : la numérisation, la durabilité, la facilitation des échanges commerciaux, le renforcement des capacités des pays membres et la prise en compte des spécificités locales et régionales
Numérisation des procédures douanières
La résilience, face à certaines situations comme celles que le monde a connues avec la pandémie de la COVID 19, réside dans l’utilisation de la technologie. C’est pourquoi, l’OMD accordera une priorité particulière à la numérisation des procédures douanières pour améliorer l’efficacité, réduire les coûts, renforcer la sécurité de la chaine logistique internationale et lutter contre la criminalité transfrontalière. Cela comprend la mise en œuvre de procédures douanières totalement digitalisées, l’utilisation de l’analyse avancée de données et l’adoption de nouvelles technologies telles que la blockchain et l’intelligence artificielle. L’OMD devra également travailler avec les pays membres pour développer des normes pour les procédures douanières numériques et fournir une assistance pour leur mise en œuvre.
Durabilité dans les pratiques des douanes
Face aux enjeux écologiques de l’heure, il est nécessaire d’orienter l’OMD à soutenir davantage les efforts qui promeuvent le commerce durable, encouragent des pratiques environnementales responsables telles que la réduction des émissions globalement dommageables et des déchets dans la chaîne logistique internationale. L’organisation devra donc travailler en étroite collaboration avec les pays membres, pour développer et mettre en œuvre des initiatives de durabilité soutenues par des programmes de formation et de renforcement des capacités. Cela est gage d’un commerce durable qui préserve l’environnement
Facilitation des échanges commerciaux
Les défis à relever pour une relance économique mondiale exigent de l’OMD de continuer à mettre l’accent sur la facilitation des échanges commerciaux par la suppression des obstacles au commerce tout en favorisant la transparence et la prévisibilité dans l’action douanière. Cela passera par le développement de procédures et de règlements standardisés, la réduction des charges administratives et la promotion de la coopération, d’une part, entre les administrations douanières, et d’autre part, entre ces dernières, le secteur privé et les autres agences aux frontières. En rendant le commerce plus facile et plus efficace, l’OMD peut contribuer davantage à promouvoir la croissance économique et la prospérité.
Renforcement des capacités et d’assistance technique
Pour optimiser le rendement des administrations douanières, l’OMD devra intensifier les programmes de renforcement des capacités et d’assistance des pays membres. L’organisation devra fournir un soutien pour le développement de l’infrastructure douanière notamment la création d’académies et la fourniture d’assistance technique. Cela permettra de garantir la disponibilité, dans les pays membres, de ressources qualifiées et de l’expertise nécessaires à la mise en œuvre des procédures douanières modernes, des pratiques commerciales durables et des mesures de sécurité.
Spécificités locales et régionales
La diversité qui caractérise l’OMD impose la prise en compte des spécificités régionales et locales dans la définition future des stratégies de l’organisation. Il est évident que l’OMD est portée par les grands pays donateurs et il importe de soutenir cette dynamique sans perdre de vue l’apport des autres pays dont les spécificités constituent également une richesse. L’exemple de l’Afrique, ces dernières années, est assez édifiant au regard de ses performances économiques. Au moment où le monde est en récession et où les économies sont secouées par des crises diverses, le continent africain s’est montré plus résilient. L’OMD devra donc se muer encore plus, en une organisation agile, pouvant compter sur les forces de chacun de ses membres, sans exception, pour répondre aux enjeux de l’heure et faire face aux situations complexes. »
UNE CANDIDATURE DE L’AFRIQUE ET DES PAYS ATTACHES A LA DIVERSITE
Nécessité de diversifier
Depuis la création de l’OMD en 1952, plus de 70 ans aujourd’hui, l’organisation a connu sept (7) Secrétaires Généraux (SG), tous, ressortissants des pays riches et développés. Durant cette période, vingt-deux (22) Secrétaires Généraux Adjoints (SGA) se sont succédés sans aucun ressortissant d’Afrique.
• Déséquilibre dans la représentativité de la gouvernance de l’institution : sur l’ensemble des six (6) positions électives actuelles à l’OMD (Président, SG, SGA, et trois (3) Directeurs), aucun africain.
• Risque de cumul régional au niveau de l’exécutif : le secrétariat général adjoint déjà pourvu par un pays de la région Amérique, il importe, pour préserver la diversité, d’ouvrir l’organisation à une autre région et pour une première fois, à la région Afrique.
L’Afrique est le continent de l’avenir. Les indicateurs actuels de l’économie mondiale, les données démographiques, les stratégies régionales et continentales (Zone de libre échange continentale africaine – ZLECAF), etc. le prouvent. A titre d’exemple, face aux crises économiques et financières mondiales, les économies du continent africain plus résilientes déjouent toutes les prévisions.
• Les relations internationales et géopolitiques actuellement assez tendues appellent à une plus grande neutralité dans l’exécution des décisions et des missions de l’organisation. L’Afrique est bien indiquée pour relever ce défi.
Un leadership régional et une administration douanière robuste
En dépit de sa petite taille, le Togo est caractérisé par un leadership au niveau régional et une administration fiscale et douanière robuste. Le Port autonome de Lomé, le premier en Afrique occidentale et centrale, quatrième sur le continent africain et classé parmi les meilleurs ports du monde selon la revue spécialisée Lloyd’s List, positionne le Togo comme un acteur influent des échanges commerciaux et le hub logistique régional.
Une candidature crédible
Dr Philippe Kokou TCHODIE est un candidat crédible avec un parcours professionnel et académique solide, capable de relever les défis et enjeux de notre organisation commune.
Source : la Nouvelle Marche