Sante

Scandale au CHU Kara : Trafic de médicaments et manipulation des malades révélés par l’OPS-AFRIQUE

Dans un pays où le secteur de la santé est depuis longtemps négligé par les autorités en place, les citoyens se retrouvent à la merci d’individus sans scrupules, prêts à exploiter la vulnérabilité des malades pour s’enrichir. Au Togo, le système de santé, déjà affaibli par des décennies de négligence, est devenu un terrain fertile pour les opportunistes, un lieu où la vie humaine semble avoir perdu toute valeur. Un récent scandale découvert par l’Observatoire pour la Promotion de la Santé en Afrique (OPS-AFRIQUE) met en lumière des pratiques choquantes au sein du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Kara, exposant ainsi les failles profondes de ce système.

L’OPS-AFRIQUE a récemment révélé un trafic illicite de médicaments au sein du CHU Kara, impliquant des membres du personnel médical. Ces individus sans scrupules détournent les malades des hôpitaux publics vers des cliniques privées, volent des médicaments destinés aux malades, ou pire encore, vendent des produits douteux à la place des médicaments prescrits. Deux cas alarmants ont été signalés en septembre, où des patients ayant été victimes de morsures de serpent ont été pris pour cibles.

Dans l’un de ces cas, un jeune homme a été admis en soins intensifs pour une morsure de serpent. Le médecin traitant lui a prescrit le sérum antivenimeux Inoserp, mais la pharmacie du CHU Kara ne disposait pas de ce produit. Les parents du patient se sont rendus à la pharmacie LAFIA pour acheter le sérum, mais ont découvert que les deux flacons prescrits coûtaient 137 750F CFA. Le médecin soignant a ensuite proposé le même produit à 60 000F la boîte, soutirant ainsi 180 000F à la famille en deux jours. Face à l’absence de progrès dans l’état de leur enfant, les parents ont finalement refusé de continuer ce traitement douteux.

Dans un autre cas similaire, un homme évacué depuis le canton d’Aouda pour une morsure de serpent a été victime du même stratagème frauduleux. Le médecin traitant et un autre praticien aux services des urgences ont également profité de la vulnérabilité du patient en lui vendant des produits douteux à des prix exorbitants.

L’OPS-AFRIQUE a mené une enquête approfondie, révélant un réseau bien organisé de vente parallèle de médicaments douteux au sein du CHU Kara. Les médicaments en question, identifiés comme étant du SNAKE VENOM ANTISERUM AFRICAN, semblent être des contrefaçons vendues de manière illicite. L’organisation a exigé des tests de laboratoire pour confirmer leur qualité et a découvert que ces produits étaient achetés auprès d’une femme, elle-même employée du centre hospitalier.

De plus, l’OPS-AFRIQUE a dénoncé l’impunité qui règne au sein du système de santé togolais, où les praticiens malhonnêtes sont rarement tenus responsables de leurs actes. L’organisation a appelé le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique à prendre des mesures immédiates pour démanteler ce réseau, poursuivre et sanctionner les auteurs, et ainsi rétablir la confiance du public dans le système de santé.

Ce scandale met en évidence la nécessité urgente de réformes profondes dans le secteur de la santé togolais. Les citoyens ont le droit à des soins de qualité et à la confiance en ceux qui sont censés les protéger. Il est impératif que les autorités agissent rapidement pour mettre fin à ces pratiques inhumaines et assurer un avenir plus sûr pour les patients togolais.

 

by Othniel

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