Depuis l’avènement des récents coups d’état au Mali, Burkina Faso et au Niger et la recrudescence des discours de souveraineté, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO) est devenue la cible à abattre. Il est reproché à cette dernière d’être au service des puissances étrangères et surtout de la France car elle serait financée par ces puissances occidentales. Mais en réalité qu’en est-il réellement ? Qui adopte le budget de la CEDEAO et d’où viennent ses financements ?
Avec la prolifération des discours de souveraineté qui tendent à jeter du discrédit sur la CEDEAO qui est l’une des organisations les mieux structurées en Afrique, il est de bon ton de lever le voile sur certains aspects de cette organisation afin de rétablir certaines vérités.
En effet, il faut noter que comme toute organisation ou association, la CEDEAO fonctionne grâce aux apports de ses membres. A cet effet, 90% des activités de la CEDEAO sont financées grâce aux prélèvements communautaires reversés par les États membres. Cette taxe communautaire est instaurée pour le financement des activités de l’organisation. Le taux de prélèvement communautaire est fixé à 0,5% de la valeur CAF des marchandises de pays tiers hors CEDEAO.
Ainsi, les bruits de couloirs qui font croire que des puissances étrangères notamment la France en pole position seraient les financiers des activités de la CEDEAO sont fausses. L’on doit savoir que c’est le Conseil des ministres de la CEDEAO qui propose un budget communautaire.. celui-ci est validé par le parlement de la CEDEAO.
Le budget 2023 déjà s’élevait à 400 milliards de francs CFA, en hausse de 8,7% comparé à celui de 2022. Ce budget visait 4 objectifs ; le renforcement de la paix et de la sécurité régionale, l’approfondissement de l’intégration régionale, la promotion de la bonne gouvernance, l’appui à un développement inclusif et durable.
S’il est vrai que la CEDEAO peut mieux faire comme toute organisation, il n’en demeure pas moins qu’elle joue son rôle sans influence extérieure et vit aux dépens de ses membres.
