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Libre opinion : LA RÉALITÉ EFFECTIVE DES CHOSES SUR LE PLAN SÉCURITAIRE AU NIGER

La junte, actuellement au pouvoir au Niger, avait justifié sa prise de pouvoir par sa seule volonté d’améliorer la situation sécuritaire du Niger. Or, depuis cette prise illégale du pouvoir, on assiste à une dégradation fulgurante de la situation sécuritaire dans le pays. Ces derniers temps ont été meurtriers aussi bien pour les FDS que pour les populations civiles dans les zones d’opérations de Niya et de Almahou. En effet, les FDS ont connu de lourdes pertes pendant les attaques de Tombole, Bourkou Bourkou, Koutougou, Dogou Saro et Sanam.

Je m’arrête là un instant pour un bref rappel de ce qu’était la situation sécuritaire antérieure. Depuis son élection à la présidence de la République en 2021, BAZOUM avait fait montre d’un volontarisme indéniable dans la lutte contre le terrorisme dans son pays. Le budget de la défense nationale, entre 2021 et 2023, avait doublé en atteignant presque 700 millions d’euros, soit 13,05% du budget national. Un soutien considérable a été apporté à l’augmentation des effectifs d’une part, et d’autre part dans l’amélioration de leurs capacités techniques.

Ainsi le nombre des opérations des FAN a-t-il augmenté de 23% au premier semestre de 2023, cependant que les violences politiques reculaient de 39%, avec une chute de 49% des attaques visant les populations civiles, et une baisse de 16% de leur létalité. Ces résultats, il est vrai, ont été la combinaison de la détermination de BAZOUM, de son armée et de tous les hauts gradés, de l’appui technique, logistique des Français, des Américains, -pour ne citer qu’eux-, et de l’ouverture de dialogue avec certains groupes djihadistes afin de les ramener dans un chemin républicain, car les premières victimes de leurs violences n’étaient autres que d’innocents civils. Et, faut-il le rappeler que ces putschistes d’aujourd’hui, à savoir TIANI et sa suite étaient comptables de ses résultats, puisqu’ils étaient associés à cette approche stratégique globale de cette lutte nationale contre le terrorisme. À titre d’exemple : le général MODY, actuel ministre de la défense, était chef d’État major des armées pendant plus de trois ans, entre janvier 2020 et avril 2023.

Le général de brigade TOUMBA, actuel ministre de l’intérieur, était chef d’État major adjoint de l’armée de terre à partir d’avril 2021. Le colonel SALISSOU, actuel ministre des transports, était chef des opérations. Le général de brigade BARMOU, actuel chef d’État major, était commandant des opérations spéciales. Bref, aux postes qu’ils occupaient sous BAZOUM, ils ont beau aujourd’hui, opportunément critiquer cette politique sécuritaire, ils n’en demeurent pas moins incontestablement impliqués et co initiateurs. Alors qu’est ce qui justifie leur putsch sinon L’INJUSTIFIABLE ? Sinon un POUSSE-TOI QUE JE M’Y METTE pour des raisons de commodité personnelle et vénales ?

Aujourd’hui, le général TIANI est plus préoccupé par la conservation du pouvoir à tout prix que par la lutte contre le terrorisme et le développement économique et social du Niger. Pour ce faire, il utilise la même tactique que ses voisins du Mali et du Burkina Faso : le prétexte sécuritaire pour s’emparer du pouvoir, la manipulation théâtrale des populations en leur faisant croire que c’est la France qui est responsable de tous les maux du Sahel et de la misère dans laquelle la mauvaise gouvernance les a conduites. Toute une propagande politique est ainsi bâtie sur le rejet de la France, avec le soutien de l’industrie russe de Fake news, relayés par des associations et activistes stipendiés à coup de millions de dollars.

Il n’est donc pas faux de dire que le putsch de TIANI coïncidence avec la reprise des violences terroristes au Niger. Et il n’est pas non plus faux d’affirmer que le départ des troupes françaises du Niger coïncidera avec les pires perspectives sur le plan sécuritaire, d’autant plus puisqu’une partie non négligeable de l’armée nigérienne souhaite maintenir une alliance technique avec la France dans laquelle elle continuerait d’être totalement maîtresse des décisions qui engagent la sécurité des populations et l’intégrité du territoire national.

Manifestement, la junte au pouvoir a un autre dessein. Les temps à venir jetteront aux yeux de tous la réalité effective des choses.

Karl SAM

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