Permettez que nous reprenions cette formule du ministre Pacôme ADJOUROUVI, formule si révélatrice de l’enjeu : UN ACTE HISTORIQUE POSÉ DANS UN BUT UNIQUE
Lorsque le général de Gaulle, un des plus grands hommes qui ait jamais existé dans l’histoire de la conduite des États, s’était aperçu que le texte fondamental qui régissait les structures constitutionnelles de son pays ne répondait plus aux nécessités de son époque et à leurs exigences, il n’avait point hésité à inspirer de le doter d’une nouvelle constitution, et ce, malgré l’hostilité quasi générale des organes de presse et des partis de gauche, avec, au bout du compte, et là, c’était FACULTATIVEMENT l’option qu’il avait choisie : le soutien de l’onction populaire ; faisant ainsi passer l’exsangue, l’exténuée constitution d’un pôle à l’autre ; c’est-à-dire deux pôles diamétralement opposés, à savoir d’une République d’intrigues, Ô combien funeste d’instabilités chroniques, vers une République mieux organisée et plus protectrice de ses ressortissants.
Était-ce alors un caprice, une décision de commodité personnelle du général de Gaulle ? Eh bien non ! Le temps et l’histoire lui ont amplement donné raison d’avoir su anticiper le temps, d’avoir su anticiper sur les faits pour mieux armer le pays face aux imprévisibilités, face aux nouveaux défis capitaux qui se profilaient.
Et depuis lors, les yeux ont vu s’accomplir le miracle gaullien…
C’est exactement, et politiquement et psychologiquement, l’expression directe et unanime d’une même vision réformatrice et transformatrice de la société qui s’impose à nous à travers cette nécessaire adaptation. Il fallait oser le faire ! Et nous saluons cette audace !
Le changement de l’édifice constitutionnel qui a été proposé par les 4/5 des Députés de l’Assemblée nationale, et qui, à la demande inspirée par la sagesse du président de la République, est actuellement en discussion ouverte, c’est-à-dire soumis aux apports vivifiants des forces vives de la nation, n’est pas l’aménagement d’une demeurance éternelle dans le pouvoir, comme une sorte de DÉTENTION DU POUVOIR À PERPÉTUITÉ, opérée par Faure GNASSINGBÉ. Au contraire, il sera, si la réforme passe, soumis à d’interminables et pressantes justifications de son action, et non plus, comme l’insinue la fonction de président de la République, éperdu tout là-haut dans les altitudes du pouvoir ; et au moindre aléa sérieux, il saute ! Voilà la réalité qu’il aura désormais dans la pratique quotidienne de ses responsabilités.
Et puis, au-delà des explications quelque recevables soient-elles ou quelque condamnables fussent-elles des uns ou des autres, C’EST L’IDÉE SALVATRICE D’UN APAISEMENT DE LA SOCIÉTÉ QUI ANIME LE FOND DES ÂMES. Soit nous sommes capables d’annihiler suffisamment les germes pathogènes de nos divisions, soit ils nous anéantiront.
Nous ne pouvons plus nous permettre d’engager le pays dans la voie sans issue d’interminables troubles sociaux politiques. Parce que le bon sens l’exige, parce que les Togolais ne le méritent pas.
Le développement économique, industriel, social et culturel de notre pays doit le plus nécessairement être soutenu par toutes les adaptations possibles : adaptation de la gouvernance à la moralité, adaptation de la loi fondamentale, c’est-à-dire des moyens institutionnels puissants qui la charpentent, la faisant ainsi l’âme profonde de notre esprit national.
Le président Faure, qui aura su vous écouter, parce qu’il aura su pressentir et comprendre ce que vous espérez, soumettra à l’Histoire son *JE VOUS AI COMPRIS* ; parce que connaissant précisément et parfaitement l’histoire de son pays, et, à la lumière d’un monde en constante évolution, il est pénétré de l’importance de la possibilité d’une vraie idée d’action sur le réel, c’est-à-dire un puissant pragmatisme qui seul permettra un nouveau Togo ainsi constitué, de ne pas se scléroser ; de tendre, à partir de ses racines vitales, vers de salutaires métamorphoses.
Que par les distorsions du temps, tout progrès ait partie liée avec une certaine forme d’impatience populaire, cela paraît indéniable au regard du bon sens qui n’ignore point ce que cela signifie de patientes conquêtes, d’éventuelles failles aussi, en raison des faiblesses humaines. Le Togo, à nos yeux, est bien cette place, ce carrefour du milieu, ouvert à tous les autres peuples, et qui a vocation à unir, à réunifier les liens rompus. Tel un immense baobab sous lequel les dialogues s’engagent, des palabres aussi, et, à l’ombre duquel des apports et influences venus de tous côtés se rejoignent, constituant et bien-sûr des contradictions ou des complémentarités, mais qui proposent des vues généreuses, car, c’est en effet dans la diversité que se retrouve la richesse consensuelle. Et c’est l’ambition d’un IDÉAL, d’un UNIVERSEL TOGOLAIS, dont nous devons désormais être tous porteurs sous la bannière de l’homme d’une évidence : L’ÉVIDENCE FAURE. Car, si lourd de mystère, demain ne peut se concevoir raisonnablement sans la protection et la médiation d’appuis mystérieux… Puisse Dieu nous inspirer, nous Togolais , et nous guider dans nos œuvres, d’où il s’en ira jaillir notre bien-être à tous.
Les GCE Cyr ADOMAYAKPOR, Thierry AWESSO et Mocktar SOW