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Libre opinion : COALITION MILITAIRE MALI, NIGER, BURKINA. QUELS RÉSULTATS ?

Certains pensent qu’il est trop tôt de le dire. Mais, en effet, le désir des populations de ces trois pays de mener une vie normale devient de plus en plus fort. L’insécurité est devenue le lot commun de ces hommes et femmes obligés de quitter leurs lieux d’habitation pour « trouver mieux ailleurs ».

La situation sécuritaire, comme on ne peut le nier, s’est tragiquement aggravée ces dernières années dans le Sahel en Afrique de l’Ouest. Les militaires à la tête du Mali, du Niger et du Burkina Faso avaient promis de régler le problème de l’insécurité et sauvegarder l’intégrité de leur territoire lorsqu’ils sont arrivés au pouvoir.

L’ancienne puissance coloniale, la France, présente dans le Sahel depuis des années avec sa force militaire, et bien qu’ayant rempli avec courage, détermination et perdu aussi ses vaillants combattants sur le terrain, a été priée de quitter cette zone.

Il en est de même pour la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Mali (MINUSMA) qui a reçu l’ordre des dirigeants de la junte de quitter le pays où elle est présente depuis une dizaine d’années. Un départ qui a été effectif en décembre dernier.

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso se sont rapprochés alors de la Russie pour les aider à maintenir la stabilité dans la zone.
Selon Oumar Ba, analyste sécurité Afrique de l’Ouest au Centre d’études stratégiques de Paris, il y a une amélioration avec des gains territoriaux par « les forces de défense des pays de l’AES sur les groupuscules jihadistes et sécessionnistes dans une certaine mesure ».

« Mais on est loin de l’effectivité totale d’une sécurisation optimale, intégrale sur l’ensemble des territoires de ces différents pays membres de l’AES », ajoute-t-il, indiquant que la menace est réelle, diffuse, substantielle et bien perçue par les autorités gouvernantes militaires qui « savent que ce combat est de longue haleine et ne saurait être gagné seul, sans l’assentiment des populations, sans une mobilisation générale patriotique et sans également un soutien de partenaires qui puissent maîtriser la domination du ciel à travers des drones, des satellites ».
Ce sont tous ces facteurs qui expliquent, selon lui, la nécessité de mettre ensemble une force pour faire face à la situation.

Puisque selon Mamadou Adje, ancien Conseiller aux situations d’Urgence de l’Etat-major général des armées à la présidence de la République du Sénégal, les jihadistes ne sont plus dans les petites attaques de villages, mais des attaques de grande ampleur des camps et campements militaires.

Les défis de l’alliance sécuritaire
L’alliance annoncée par les autorités militaires du Mali, du Niger et du Burkina Faso fait partie de la charte du Liptako-Gourma qui a créé l’Alliance des Etats du Sahel en septembre 2023.

L’article 6 de la charte prévoit l’architecture nouvelle de sécurité collective et de défense mutuelle contre toute atteinte et menace contre la souveraineté d’un Etat membre.
Ces pays font face à un ennemi diffus, subtil, et souvent caché dans les populations à la lisière des frontières, qui profite de la porosité de celles-ci et entreprend des actes de déstabilisation, déclare l’analyste de sécurité en Afrique de l’Ouest.

« C’est très difficile de combattre le terrorisme. Ce ne sont pas les grands pays qui vont me démentir là-dessus », fait remarquer Oumar Ba.
Il souligne toutefois que la volonté politique et stratégique ne manque pas aux dirigeants militaires des trois pays. « Nous espérons que les prochains mois pourront nous édifier davantage sur l’efficacité opérationnelle relative ou pas de cette nouvelle force conjointe. Mais pour le moment force est de constater que le mal est bien là. Il demeure, grandit et sévit plus violemment que jamais

Firmin AGBODJAN

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