
Le Togo vient officiellement de basculer dans la Cinquième République, entérinant une réforme constitutionnelle majeure qui transforme le régime présidentiel en régime parlementaire.
Rappelons que cette réforme, adoptée rapidement par l’Assemblée nationale, a suscité des critiques quant à son processus d’adoption. De nombreuses voix, notamment au sein de l’opposition et de la société civile, ont dénoncé l’absence de consultation populaire et de débat public. La Conférence des évêques du Togo a exprimé son inquiétude face à une modification constitutionnelle d’une telle ampleur sans l’implication directe du peuple.
Le Forum de la société civile de l’Afrique de l’Ouest (FOSCAO) a également critiqué le processus, soulignant que la démocratie implique l’inclusivité et que les citoyens n’ont pas été consultés sur une réforme qui les concerne directement.
Malgré ces critiques, le gouvernement présente cette réforme comme une modernisation de l’appareil d’État, visant à renforcer la démocratie parlementaire et à assurer une gouvernance plus efficace. Le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara, a défendu la légalité de la réforme, affirmant que les députés exercent pleinement leurs pouvoirs jusqu’à l’entrée en fonction de leurs successeurs.
Cependant, l’absence de consultation populaire soulève des questions sur la légitimité démocratique de cette réforme. Pour renforcer la participation citoyenne, il serait pertinent d’envisager des mécanismes tels que des plateformes de dialogue entre les élus et les citoyens.
Ce régime parlementaire peut offrir des opportunités de modernisation institutionnelle, si elle s’accompagne d’une démarche inclusive et participative pour garantir son acceptation par l’ensemble de la population.
A. S.