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Libre opinion : MAIL, LA LIBERTÉ D’EXPRESSION POLITIQUE ET ASSOCIATIVE EN PEAU DE CHAGRIN AU MALI

Au Mali, c’est la nouvelle de la suspension des activités des partis politiques qui tombe comme un coup de massue sur l’échiquier politique et associatif du pays.

Ceux qui croyaient avoir déjà tout vu, tout subi sur le plan de la confiscation des libertés publiques n’en reviennent toujours pas. Et pourtant, le pays n’est pas à cet recul démocratique près. Le mercredi 10 Avril 2024, les autorités maliennes ont, à travers un décret, procédé à la suspension « jusqu’à nouvel ordre » et pour « raison d’ordre public » « des activités des partis politiques » et celles « à caractère politique des associations ». Dans un communiqué publié le même jour, le gouvernement justifie cette mesure par « la création des conditions pré-requises devant être réalisées pour mener des activités majeures de la Transition, en particulier le Dialogue inter-malien pour la Paix et la Réconciliation nationale ».
Cette suspension des partis politiques est une violation flagrante de la nouvelle Constitution du Mali adoptée par le régime actuel lui-même en juillet 2023.
Elle constitue également une entrave sérieuse au dialogue inter-malien. Bien qu’il s’agisse d’un dialogue imparfait, cette suspension empêche désormais les partis et la société civile d’y participer », déclare Alice Mogwe, la Présidente de la FIDH, qui, sans ambages, ajoute : alors que le gouvernement s’était engagé à transférer le pouvoir à un gouvernement civil le 26 mars 2024 à la suite d’un scrutin présidentiel, nous assistons à la restriction de l’espace civique et une tentative de confiscation du pouvoir.
En effet, après des dissolutions d’associations et de partis politiques, ainsi que plusieurs arrestations et détentions arbitraires qui ont suivi, les autorités maliennes confirment une fois de plus leur volonté d’étouffer toute voix dissonante et de conduire le Mali dans un régime dictatorial sans précédent. La FIDH appelle l’Union Africaine et les Nations Unies à exhorter davantage les autorités maliennes à abroger son décret antidémocratique et à respecter les libertés fondamentales protégées par la Constitution du 22 juillet 2023 et les instruments juridiques régionaux et internationaux. Elle encourage la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples à effectuer une mission de promotion des droits humains au Mali.
Est-il besoin de rappeler que cette junte est au pouvoir depuis 2021 par un coup d’Etat, et que malgré une propagande intense saluant les succès du pouvoir, la situation sécuritaire est des plus critiques. Effectivement, après la prise de Kidal, les Forces Armées
Maliennes (FAMa) sont attaquées à l’Est par ‘Etat Islamique, au Centre et au Nord par le JNIM :
Jamaat Nousrat al Isma wal Mouslimin (affilié à Al Qaida). Et le JNIM fait maintenant effort au sud et en direction de Bamako. Plus de 700 morts malheureusement chez les FAMa depuis 3023, malgré la présence sur le terrain de Wagner. Et en réalité ces pertes sont dissimulées et les familles de ces militaires subissent des pressions pour se taire. Est-il besoin aussi de rappeler les innombrables exactions sur les populations (arrestations arbitraires, tortures, exécutions que comment Wagner ?

Y DIALLO

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