Après trois longues années de complicité entre les putschistes Assimi Goita et son collaborateur de premier ministre, le torchon brûle. Goita, décidément semble vouloir en finir avec son premier ministre.
Ces informations sont d’autant plus corroborées que les partisans du PM dans un mémorandum n’ont pas porté de gants pour fustiger ce qu’ils qualifient de trahison et surtout de violation du pacte d’honneur qui lie le Mouvement du 5 juin Rassemblement des forces patriotiques M5RFP, branche sociopolitique de la transition et le Conseil National pour le Salut du Peuple, CNSP, composante militaire. Dans un réquisitoire sans concessions le M5 RFP, tendance Choguel K Maiga a dénoncé avec véhémence la violation du pacte, à travers certaines pratiques, de la part de la composante militaire également contractante du pacte politique et d’honneur, à savoir la non implication du PM dans certaines prises de décisions, la composition du gouvernement le 1er juillet 2023 sans consulter le PM et pire encore la sortie du gouvernement des membres du M5 RFP lors dudit remaniement. Ils ont aussi dénoncé un certain relâchement des termes du pacte. Comme si cela ne suffisait pas les partisans du PM ont également mis en cause certaines recommandations issues du Dialogue Inter maliens pour la paix et la réconciliation, qu’ils qualifient d’ailleurs de tendancieuses et d’inopportunes, comme entre autres la prorogation de la durée de la transition de 2 à 5 ans, l’élévation des 6 colonels au grade de général et la négociation avec les chefs des groupes terroristes. Au regard de tout ce qui précède on pourrait affirmer sans risque de se tromper que la rupture est totalement consommée entre le, putschiste, président de la transition, le Colonel Assimi Goita et son collabo, le premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga, et que les jours de ce dernier seraient probablement comptés à la primature.
Pendant ce temps, la crise énergétique bat son plein. Emporte tout sur son passage. La production industrielle, le chiffre d’affaires des entreprises sont en chute libre ! L’incapacité de la junte à résoudre les problèmes vitaux qui se posent aux populations est criante. Les perspectives d’amélioration de la situation économique et sécuritaire sont totalement inexistantes.
Et pour en revenir à la guéguerre entre Goita et son collaborateur, le premier ministre le Dr Maïga, pour rappel, le torchon a commencé à bruler entre les deux têtes de l’exécutif depuis le remaniement du 1er juillet 2023 fait au nez et à la barbe du premier ministre sans qu’il ne soit consulté. Ce nouvel attelage de l’équipe gouvernementale a été fait sans les ministres du M5 RFP qui se sont presque tous vu éconduire. Curieusement cette déculottée n’a suscité aucune réaction virulente du PM, qui était pourtant en droit de protester voir de démissionner pour violation du pacte. C’est seulement maintenant qu’il dénonce cette violation, ce qui est une formidable incohérence. Les partisans du premier ministre Choguel K Maiga, dans leur fameux mémorandum ont également dénoncé des arrestations extrajudiciaires et surtout des militants du M5 RFP. Ce mémorandum semble être le médecin après la mort. Pourquoi attendre tout ce temps pour dénoncer les manquements au pacte ? Les partisans de Choguel K Maiga auraient dû dénoncer ces tares quand le PM était en bonne odeur de sainteté avec le Président de la transition ne serait-ce que tirer la sonnette d’alarme. Mais s’il faut attendre l’annonce de la fin de la collaboration pour faire un tel réquisitoire cinglant, cela s’appelle le médecin après la mort.
Son départ programmé de la primature sonnera à coup sûr le glas de sa carrière politique, car en froid avec non seulement la plupart des acteurs politiques de l’opposition et une partie du monde occidental, il lui sera difficile de se constituer un réseau sur lequel s’appuyer. Il devra payer cash les estocades portées à l’ancien allié français et à bien d’autres après les avoir jetés en pâture aux jeunesses africaines.
Mamadou Habib